Aria Persei

A quest for Absolute
 

À propos de la nécessité de repenser l’habitat de manière écologique et auto-suffisante

Les maisons standards ont été pensées pour nous, pour créer une sorte d’emprisonnement esclavagiste nous entrainant à payer beaucoup d’argent pour nous chauffer ou avoir accès à l’eau ou l’électricité. Sortir de l’assistanat est une vision qui s’établit sur plusieurs générations, autoconstruire une petite maison plus en accord avec l’environnement, développer soi-même une solution pour l’habitat, trouver des solutions sur mesure adaptées aux besoins. Le biomimétisme consiste à s’inspirer du vivant (formes, matériaux) pour réaliser et optimiser des créations humaines ; se rapprocher de la nature et construire avec elle.

Construction en terre-paille

La construction en terre paille crée du bien-être, de reliance avec la nature. La paille, qui a un pouvoir isolant (24 cm de laine de roche pour 40 cm de paille), peut être remplacée par des fougères, des copeaux ou d’autres fibres naturelles telles que du foin ou des aiguilles de pin. Les murs en terre paille auront une épaisseur totale de 55 centimètres. La terre ne nécessite pas de transport, elle n’a pas besoin de transformation ou de procédé de fabrication et elle se solidifie naturellement en séchant sans autre traitement chimique. Un mortier végétal contient un liant naturel (la chaux qui participe à la régulation des variations d’humidité et ciment) et des matériaux inertes (sciure, sable). Il s’agit ensuite de trouver les bonnes proportions de mélange d’argile, de sable et de paille. Par exemple, un mélange d’une part de terre argileuse pour 2,5 parts de sable et 1,5 part de foin coupé de moins de 5 cm. La barbotine a un rapport de 2 à 3 fois plus de sable ; le béton de terre 4 à 5 fois (tamis à 2 millimètres). Si ça se fissure, cela veut dire qu’il y a trop d’argile. Si cela s’effrite, qu’il y a trop de sable. Le bon dosage supprimera les risques de craquelures dus à la rétraction naturelle de l’argile au séchage. Des essais peuvent être réalisés pour vérifier la consistance de la terre. Les enduits peuvent être appliqués en couches successives de plus en plus fines. Les ballots peuvent être préenduits d’une première couche d’accrochage à plat. Du côté administratif, certaines lois peuvent être contournées. Parfois, en-dessous de 20 mètres et s’il y a déjà une construction sur le terrain, le permis de construire n’est pas requis, seulement une déclaration ou une autorisation de travaux. L’habitation sera considérée comme une extension d’une construction existante.

Isolation

Un soubassement fait de pierres empêche la remontée des eaux par capillarité. Certains outils seront utiles : scie circulaire, équerre, niveau, visseuse, marteau, serre joints, cloueuse, laser. Des isolants d’origine végétale (paille, lin, chanvre, liège, fibre de bois) ou animale (laine de mouton) et des matériaux recyclés (comme les flocons ou l’ouate de cellulose) peuvent être utilisés. De l’huile de lin blanchie est utilisée avec un peu de pigments de couleur contre les UV et le noircissement du bois. Le papier peint est trempé dans un liquide de chaux hydraulique et sable fin à parts égales, matériau respirant dans un sens et perméable de l’autre. Pour les constructions en bois, il est coupé en hiver pour faciliter le séchage et ensuite débité en bûches d’une longueur égale à l’épaisseur du mur à construire (40 cm pour un mur porteur, 30 cm pour un mur non porteur). Le vide créé entre les bûches est colmaté avec des matériaux isolant (copeaux de bois, rafles de mais, liège, laine, cellulose). Un sourcil d’argile peut être placé au-dessus de la vitre pour éviter l’infiltration d’eau.

Concevoir sa maison

On peut penser les pièces de vie au sud et les pièces tampon en exposition nord. La façade exposée au nord peut être enterrée. Les murs peuvent être construits pour accumuler le rayonnement solaire et le restituer pendant la nuit. On peut étudier la pente en fonction du soleil et de l’exposition sud qui est à l’abri des vents dominants. Sur la voûte, on appliquera une couche d’étanchéité à l’argile sur laquelle on appliquera un enduit fin à la chaux. En montant l’ossature, il est bon de penser à l’action du vent pour contreventer. Une ossature en bois permet une maison mieux isolée. Cependant, l’inertie du bois reste faible. Pour éviter la surchauffe en été, les toits, qui peuvent être isolés avec du chanvre chènevotte en vrac, de la laine végétale, du liège expansé, sont construits pour déborder. Une serre adossée à la maison est ventilée par de l’air capté au nord. Des briques réfractaires peuvent être utilisées pour le coeur de chauffe de la cheminée; le reste sera bâti en briques de terre crue. On peut obtenir une teinte charbonneuse homogène en utilisant un chalumeau. Le bois brûlé change la structure du bois et le fortifie contre le feu. L’huile de lin est un bon imperméabilisant pour les carreaux de terre crue. L’habitation est entourée d’un drain (un tuyau poreux) qui évacuera les eaux de pluie stagnantes. Dans le jardin, on peut trouver de petites constructions, semi-enterrées ou non, comme un temazcal (éventuellement avec une aération pour offrir une vue sur les étoiles), un sauna, un poêle avec cheminée, une conserverie. Des marres peuvent être aménagées avec un petit pont, des pierres et des bâches et des plantes aquatiques comme la menthe.

Le principe du Earthship

Les earthships sont des habitations respectant l’environnement, autoconstruites à moindre coût en se basant sur la récupération et le recyclage de matériaux (pneus, canettes, bouteilles en verre, boîtes de conserve, bois). La géonef est conçue pour être autonome en eau, électricité et répondre en partie aux besoins alimentaires. La température y est stable toute l’année grâce au pourcentage garanti de surfaces vitrées (au moins 20%). L’angle est pensé en fonction de l’inclinaison du soleil au coeur de l’hiver et de l’été. Les constructeurs reprennent des techniques comme les murs en torchis. Les eaux de pluie sont récupérées, l’énergie est produite à l’aide de panneaux solaires, on utilise souvent des toilettes sèches, une serre est intégrée et utilise les eaux usées pour faire pousser des plantes comestibles. On peut se demander cependant l’impact d’avoir tant de cannettes dans les murs au niveau électromagnétique?

Construire en rond : la Kerterre

Le rond a tendance à libérer l’esprit. L’introduction d’un habitat basé sur le carré a accompagné la croissance de civilisations avec un État centralisateur désireux d’exercer un contrôle fort sur sa population. Une Kerterre est une construction de 4 mètres de diamètre qui associe discrétion dans le paysage. Les Kerterres, sortes d’igloos de la terre, concept mis au point par Evelyn Adam, sont modelées à la main : argile armée de paille et accrochée sur un treillis de branches ; toile imperméable (du livex, placé sous la dernière couche) ; une dernière couche, associant terre, sable et chaux, afin de conférer à l’habitat son étanchéité ; un dôme de plexiglas, des fenêtres et des portes de récupération. Le coût d’une kerterre est celui de quelques sacs de chaux, quelques mètres de pare pluie, d’un tuyau pour la cheminée et de la bulle de Plexiglas faite sur mesure. Elles peuvent coûter moins quand on fait un soubassement de pierres sèches. L’argile se trouve généralement à une faible profondeur dans le sol, si on ne rencontre pas la roche. Si nos terrains n’en contiennent pas, il existe sans aucun doute un lieu proche de chez nous. La quantité d’argile utilisée dans la création d’une kerterre reste peu importante, cette dernière étant surtout faite de plantes.

Dans une brouette, on mélange argile et eau jusqu’à obtenir la consistance souhaitée. On empile des galettes faites d’herbes diverses enrobées d’argile sur un treillis de branchages. On peut utiliser du bois mort ou des branches de saule en piquets verticaux à resserrer au sommet que l’on croise et entrelace avec d’autres branches à l’horizontal et même recouvrir d’épineux ou de ronces. On peut désherber le potager (fenouil dont la moëlle ressemble à du polystyrène) et mettre le tout dans les murs de la kerterre. À la base, l’épaisseur du mur fait 30 cm pour se réduire à 10 au niveau de la clef de voûte. Dans le mur, on veillera à insérer 3 ou 4 tuyaux (résistant aux souris) au bout desquels on placera des grilles en métal. On couvre la structure avec un pare-pluie puis on enduit le tout d’un mélange de chaux et sable. La porte est implantée à l’est comme dans les habitats ancestraux du type tipi ou yourte ; le soleil pénètre le matin dans le lit. La cheminée, aérée à l’arrière pour ne pas fumer, peut être sculptée avec de longues tiges de papyrus et fait circuler l’air chaud dans les murs, elle peut être réalisée en une journée sur le même principe que le sculptage des murs. Dans les murs, en guise de fenêtres, on peut insérer des pare-brises de voiture ou des hublots de machine à laver. Les ouvertures de porte sont basses ; ainsi la chaleur reste coincée à l’intérieur. Au sol, on peut installer un plancher ou un sol de fougères. Un drain périphérique est placé au pied des murs. Durant la construction, on veillera à protéger les parties déjà réalisées avec des bâches.

Autonomie en eau et électricité

La proximité d’un point d’eau sera un grand avantage à tout terrain acheté: n’est-il pas fascinant de constater qu’à l’instant précis où nous posons le pied sur une veine d’eau, nos glandes surrénales sécrètent de l’adrénaline et notre thyroïde se met à fonctionner trois fois plus ? Une station de phyto-épuration est aménagée avec des roseaux. Il est bon de surdimensionner les besoins en eau et électricité d’une habitation que l’on veut autonome. Une éolienne de 700 watts par exemple permet de fournir une partie de l’électricité en absence de soleil. Le four ou le séchoir solaires utilisent l’énergie du soleil.

Le système de réfrigérateur sans électricité fonctionne avec un refroidissement par évaporation. On utilise des pots en terre cuite, du sable et de l’eau. Le pot intérieur est imperméabilisé à l’huile de lin ; le pot extérieur reste poreux. Ils sont imbriqués l’un dans l’autre. Une couche de sable d’au moins 4 centimètres sépare les 2 pots (diamètre de 46 et 56 cm par exemple) et recouvre le fond. On laisse 2 centimètres libres avant la hauteur maximum des pots pour pouvoir remplir d’eau 2 fois par jour.Au fond, les trous sont bouchés avec de l’argile ou du liège. L’évaporation se fait vers l’extérieur, la conduction vers l’intérieur. Un linge humide est posé par-dessus. La température à l’intérieur du pot le plus petit diminue jusqu’à 5 degrés à mesure que l’eau s’évapore. Ce système convient très bien aux fruits et légumes.

Au jardin

Une spirale aromatique peut être plantée et entourée de bourraches qui se plairont aux alentours: l’ouverture sera au sud-ouest. Certaines plantes aromatiques sont plantées du côté du lever du soleil, d’autres aux endroits les plus arides. Les plantes aimant le sol bien drainé seront placées plus en hauteur. Le persil par exemple sera placé là où il y a un peu de mi-ombre et plus d’eau alors que le thym et le romarin se plairont en haut et un peu plus bas, le basilic. Quelques poteaux peuvent être installés pour consolider la hauteur.

Chaînes youtube sur l’habitat écologique

Les recherches au niveau de l’habitation restent un domaine intéressant pour déprogrammer du conditionnement lié à notre habitat (comme avec le mouvement des tiny houses ou des habitats mobiles). De nombreuses chaînes sont poussés par les algorithmes et notamment la chaîne Exploring Alternatives où apparaissent de nombreux individus qui peuvent être scannés au niveau de leurs physionomies (aspect transgenre et signature maçonnique qui reste discrète; les vidéos restent relativement plaisantes à regarder): on pourra observer un focus sur les hiboux, sur le signe du soleil. On notera également qu’ils poussent la croyance que l’être humain est mauvais par nature ou encore le mouvement zéro déchet. En soi, il est important de diminuer notre impact négatif sur la nature environnante: c’est un mouvement et une préoccupation qui s’opèrent naturellement de l’intérieur et de lui-même petit à petit; il n’a pas besoin d’être forcé par des fréquences de honte et de culpabilité. En renouant avec notre sentience, nous ne pouvons nous couper de ce qui vit autour de nous et le respect de la nature et du monde animal découle automatiquement, de plus en plus, de nos actions, choix et comportements.