Les voyages peuvent aisément être utilisés pour nous détourner de notre ligne temporelle la plus forte. Chaque voyage vient avec son lot de propositions en termes de situations, lieux et personnes; les choix sont là à poser à chaque instant, une invitation à nous situer, tantôt en retrait, tantôt en nous impliquant.
Les pièges de l’empathie et de la codépendance
En jetant un coup d’oeil en arrière à mes voyages passés, il m’est facile de comprendre le fil qui les tissait dans l’inconscient. Une première faiblesse et un manque de connaissance de moi-même étaient mon incapacité à placer des frontières saines entre moi et d’autres, ressentant tellement de ce qui se passait en eux et n’ayant aucun centre pour entrer en contact avec moi-même. J’ai grandi dans un climat de manipulation émotionnelle et sensorielle qui m’a appris à ne douter de rien, sauf de mes propres perceptions. Je ne pouvais pas différencier ce qui m’était propre de ce qui était extérieur et je ne comprenais pas comment je fonctionnais. Je fonctionne majoritairement au ressenti, je sens les choses. Cela n’est pas tangible. L’initiation de la vie m’en a fait peu à peu prendre conscience. Alors que j’avançais dans la vie sans aucune protection, je fonctionnais en ne tenant compte ni de mon intuition ni de mon intelligence corporelle. Alors que je travaille à devenir plus consciente de ma façon d’être et de mes perceptions, une autre leçon importante était d’arrêter de penser que les autres sont animés de bonnes intentions envers moi, car les bonnes intentions n’habitent pas le coeur de tous. Il fut aussi nécessaire, de plus en plus, de voir les autres tels qu’ils sont réellement plutôt que telle que je suis, travaillant à reconnaître la fréquence de l’interaction, de la demande, de l’entrée dans mon champ énergétique. Longtemps j’ai vécu pour n’offenser personne, me soumettant aux manières du monde alors que j’étais incapable de m’élever en alignement avec ma propre Vérité. Les enjeux énergétiques sont partout, car l’énergie vitale est une monnaie d’échange bien plus qu’on ne le pense. Comment, où et avec qui passons-nous nos précieuses vies?
Nous sommes collectivement tellement programmés en profondeur que nos voyages ne présentent généralement aucun risque pour le système de contrôle. Nous sommes donc libres de voyager, car nous voyageons avec toute cette programmation intérieure qui nous mènera à rester dans une gamme de choix prévisibles. Beaucoup de voyageurs cherchent des réponses et sont des êtres très curieux. Pourtant, pour moi, il est généralement difficile de trouver une vraie résonance avec leurs façons de voyager. Apprendre à garder ma quête intacte tout en voyageant est venu avec le besoin nécessaire de ne pas engager de contact rapproché avec la majorité des gens que je rencontre sur la route. De cette façon, enfin, je dispose du temps nécessaire pour écouter et m’accorder avec ce qui se passe en moi, prêter attention à des informations que seul mon corps connait, ne pas être submergée par les champs d’énergie des autres, aussi gentils et bien intentionnés soient-ils (ou semblent être car beaucoup d’actions apparemment aimables ne sont pas désintéressées ou non chargées énergétiquement). Chacun de nous peut s’engager sur le déploiement du chemin spirituel avec un désir qui ne peut venir que de l’intérieur, souvent à un moment où la souffrance devient si intense qu’elle devient insupportable. A l’intérieur, quelque chose ne veut pas abandonner; la flamme du guerrier brûle.
Un autre piège dans lequel j’étais emprisonnée est la conscience de la victime qui résonnait autour de moi avec des situations correspondant sur le plan vibratoire, fréquence que je peux maintenant démasquer, puisqu’elle est accompagnée de ce sentiment d’injustice. Il m’arrive encore à de rares moments d’y sombrer, surtout lors des moments d’interférences psychiques qui utilisent mes blessures pour me ralentir ou collecter l’énergie provenant de cette souffrance. Il en allait de même pour la manière codépendante dont j’avais appris à aimer, ignorant les différences majeures dans la façon dont les humains fonctionnent à l’intérieur, ne voyant pas les autres tels qu’ils sont, et attirant beaucoup d’attention des mangeurs de lumière (humains et invisibles). La distraction est envoyée dans nos vies sous toutes sortes de formes, principalement via nos relations qui nous tiennent bien occupés les uns avec les autres. Certaines personnes sont envoyées à dessein dans nos vies pour nous distraire de notre ligne temporelle la plus forte: un piège couvert. Combien de temps de vie précieuse, finalement du temps d’apprentissage, vais-je perdre en tombant dedans? Rétablir ma propre Vérité demande beaucoup de travail, car on peut se sentir perdu au milieu de la folie collective et du chaos des comportements destructeurs (et des suggestions constantes pour les alimenter).
Programmes mentaux: travailler vs. voyager
Comme dans tous les domaines, il existe beaucoup de programmations mentales sur les voyageurs et le voyage. Il est très courant pour moi de ressentir les projections des autres (l’une d’entre elles étant le désir d’évasion) sur mes voyages et ma vie en général à travers les morceaux fragmentaires qu’il est donné de voir via mon activité sur les médias sociaux (et cela même quand je reste silencieuse des mois durant sur ces derniers). Le programme de « travailler/sacrifier sa vie pour gagner de l’argent (l’une des sortes d’esclavage) » est très répandu. Mais le véritable appel au travail n’est-il pas lié à notre évolution spirituelle? Je ne considère pas ma vie comme des vacances et cela n’est pas censé être le cas. En suivant ma vérité intérieure, je peux observer que la vie est là pour me soutenir dans mon processus, particulièrement alors que je me tiens éloignée des fréquences de peur. Comment je passe mon temps (que je voyage ou non) est très différent des projections extérieures faites sur moi. La recherche et l’accès à une connaissance de moi profonde occupent mes journées. Chaque jour, je m’instruis, plongeant de plus en plus profondément parce que je le choisis, même en voyage ou dans des endroits qui rassemblent des groupes comme des festivals, un défi énergétique pour moi où bien des choses se jouent malgré l’ignorance généralisée.
Alors que j’émettais la demande d’assistance pour m’aider à comprendre ce qui se joue ici bas, le processus s’est accéléré en moi. La route a été l’occasion pour tout un tas de processus internes. Beaucoup d’heures de mes jours ont été consacrées à mieux comprendre la programmation mentale. Comment je peux prendre ma place dans ce monde se révèle à mesure où je me souviens de mes abilités méta, en déconstruisant les faux murs qui m’empêchaient de me souvenir du noyau intérieur qui réside en moi. Pour ce faire, il est important de se tenir à l’écart des distractions envoyées sur le chemin. Il semble que des forces cachées aient toujours été parfaitement conscientes de la nature de mon âme, de mon ultrasensibilité et de ma programmation intérieure, puisqu’elles ont utilisé ces connaissances en tout temps pour placer des pièges le long de ma route. Je n’aurais sans aucun doute pas été capable de transcender les pièges auxquels je suis confrontée actuellement il y a quelques années. La vie devient à la fois de plus en plus simple et limpide, et étrange et folle à mesure que j’avance. J’ai toujours relevé mes manches pour le travail nécessaire et comprendre les leçons, mais me voilà de mieux en mieux armée pour le faire grâce à la connaissance qui s’accumule, telle un précieux trésor.
Lorsqu’un jeune part en voyage à l’étranger, il sera surpris de tomber sur des personnes qu’il a déjà rencontrées de manière répétitive. Il en va de même pour les personnes qui assistent à des festivals sur tous les continents. Mais en fait, ce n’est pas du tout surprenant et ce qui apparaît comme une rencontre de type synchronistique est en fait dû à une grande prévisibilité, même si les festivaliers aimeraient penser à leurs expériences en d’autres termes et notamment en termes de versions romancées. Il s’agit d’une question de contrôle mental, voyez-vous.
Voyager peut prendre beaucoup de temps, d’énergie et de concentration. Laver ses vêtements ou les faire nettoyer peut devenir une aventure à part entière. Il peut y avoir moins de temps et d’espace pour une déprogrammation plus profonde et une augmentation des stimuli externes. La période est généralement chargée et les distractions peuvent augmenter. Il y a aussi la composante « gestion de l’aléatoire matriciel ». Certains endroits ont également un taux plus élevé d’activités de gangstalking (comme Koh Phagnan en Thaïlande ou d’autres destinations pour les étincelles originales qui sont attirées par différentes couches de tentations matricielles telles que la beauté des paysages et les foules hype). C’est également l’une des raisons pour lesquelles les options de gangstalking sont facilement trouvées dans ces endroits, car ils ont tendance à attirer des énergies mixtes.
« Pour » et « contre » au Brésil
Chaque destination aura ses pour et ses contre, en comparaison de là où l’on vient, différents codes de programmation. Il y a des aspects du Brésil que j’ai aimés à partir du moment où j’y ai posé le pied. Mon corps s’est instantanément détendu au contact de la vibration du pays. J’ai apprécié la façon dont les Brésiliens interagissent les uns avec les autres, saluant brièvement leurs voisins de manière spontanée, sans pour autant s’engager dans un échange sans fin et gluant. Ils sont programmés pour être très sociaux. Savoir que tout appel à l’aide trouverait écho, un écho que je trouve plus rare dans le monde occidental, où on remarque souvent un retrait du corps comme premier mouvement de réaction à une question posée dans la rue. La fréquence de la punition, la fréquence de la suspicion, étaient généralement absentes. J’ai apprécié de pouvoir me balader librement, sans me sentir négativement affectée par le regard des hommes, sans être catégorisée par la couleur de ma peau ou par le fait d’être une femme. Les femmes, en particulier, ont posé sur moi à plusieurs reprises un voile de protection. A d’autres reprises, j’ai perçu que certains comportements apparemment aidants étaient en fait un service à soi-même, venant de personnes qui se regardaient faire quelque chose qu’ils considéraient généreux ou attentionné, fortifiant une croyance à propos d’eux-mêmes, nourrissant une image d’eux-mêmes déformée (et narcissique) sans se soucier le moins du monde des besoins réels des autres. Leur intervention était à propos d’eux-mêmes avant toute chose. C’est un monde subtil, mais tout est fréquence. D’autres fois encore, l’aide était parasitée par la programmation autodestructrice généralisée répandue de par le monde, conduisant les gens à répandre dans leurs rapports les uns avec les autres des habitudes nuisibles, en raison d’un manque d’amour propre et de connaissance d’eux-mêmes. Alors que nous avançons dans nos quêtes personnelles, nous sommes toujours entourés d’autres, et par conséquent, de leurs habitudes (et niveau de connaissance personnelle).
Jours de simplicité, curiosité et nature
Certains jours, j’ai été étonnée de voir plus de profondeur dans la dimension des couleurs des paysages, des arbres, du ciel, de l’horizon. Comme si doucement un voile se levait de ma vision. Cela s’accentue à mesure du processus de détoxification. Le gris, le terne, s’efface. Je suis reconnaissante pour la beauté de la vie, l’opportunité de me réveiller pour un lever de soleil hamac/rivière/mer, l’opportunité d’apprendre à ralentir au milieu d’un monde frénétique, de ne pas poursuivre la prochaine peak expérience. M’inspirer des autres, pratiquer mon propre yoga, préparer des jus de fruits dont je n’avais jamais entendus parler (cacao), m’enthousiasmer à la vue de cosmétiques bio ou de miels locaux. Faire brûler du Breu Branco et son parfum d’agrumes, une résine blanche provenant d’un arbre sacré traditionnellement utilisé dans les tribus pour transmettre la connaissance aux plus jeunes, ouvre les portes de la mémoire. Voyager ne consiste pas à voir tous les « grands sites » en un tir groupé, guidés par le mental qui se plait à faire plus, voir plus, toujours plus. N’atteignant jamais satisfaction aucune. J’aime quand les jours deviennent comme une page blanche, car mon esprit peut rester curieux à l’idée d’accueillir les nouveaux défis et opportunités que le rythme de la vie déploie devant moi, tout en continuant à prêter attention à ce que j’accepte sur mes pages. Être connectée à la nature et apprendre de nouvelles choses ont été des motivations phares m’encourageant à poursuivre mon travail d’auto-observation.
Réflexions sur le voyage
Voyager a été un excellent moyen pour moi de commencer à me détacher de mon identité et de mes convictions et commencer à investiguer à l’intérieur de moi-même. En devenant citoyenne de la Terre, je me suis rendue compte que peu importe où j’allais, la réalité de ce que je pouvais expérimenter et à laquelle je pouvais accéder restait très limitée. À un moment donné, voyager est devenu une quête en soi, le regard tourné vers le prochain voyage, voir plus toujours plus. J’appris que où que j’aille, il était impossible d’échapper à la programmation mentale, la mienne et aussi le contrôle mental de tous les voyageurs et autochtones. J’ai pris conscience que, où que j’aille et quelle que soit la beauté des lieux, je serais toujours confrontée à la fracture de l’esprit humain. On la retrouve partout sous des formes différentes et variées. Voyager révèle également une grande partie du système de contrôle de la matrice: les mesures à prendre pour franchir les frontières, les produits que l’on trouve dans les aéroports et les zones de transit. Peu à peu, le sentiment d’urgence à partir à la découverte de ces ailleurs s’est amoindri, je me suis installée chez moi à m’ancrer, j’ai choisi mes déplacements avec un nouveau regard plus perçant. J’ai appris à ralentir avant de partir et à ralentir avant de revenir. Encore à ce jour, j’ai du mal à me reposer ou ne pas occuper mon esprit avec des choses à faire. Je suis encore très fort dans le mode « action ».
Parfois, au milieu des plus beaux endroits, je me suis sentie comme dans un cauchemar. Je me suis sentie misérable dans les endroits les plus magnifiques de la planète. Les voyages ont révélé le fait que je n’avais établi aucune frontière entre moi et l’autre. Je m’étais développée dans la passivité et je n’avais aucune idée de ce que cela signifiait d’être activement moi. Je marchais avec des cailloux dans mes chaussures sans m’arrêter et les en sortir. J’étais engourdie, j’avais perdu la capacité de ressentir le malaise. Le choix du moment ou du lieu importait peu dans mes choix de voyage: peu importe la destination, j’aurais fini par rencontrer des âmes fragmentées souffrant de trouble narcissique, j’aurais fini par être maltraitée et piétinée, faisant face aux projections de traumatismes non résolus des autres, jusqu’à ce que je me lève, me tienne droite et poursuive ma construction intérieure où elle avait été endommagée et fracturée.
Lorsque nous voyageons ensemble quelque part, nous formons un instant une équipe, même si nous nous connaissons peu, nous rassemblons nos énergies individuelles en une unité collective. Il s’agit de faire voyager nos esprits ensemble et créer une expérience collective. Quand je voyage maintenant, je ne cherche plus à rencontrer ceux qui changeront ma vie. J’ai appris qu’ils étaient amenés à moi par des lois insondables et non prévisibles. J’apprends beaucoup sur les règles que l’on ne peut forcer. Et je valide l’étendue de mon voyage intérieur, je le reconnais moi-même.
Les déplacements dans les aéroports et les contrôles de sécurité sont devenus de plus en plus agressifs au cours des deux dernières décennies. Personnellement, je sens une limite à ce que j’accepterai de faire pour la « liberté » de voyager. Il y a des conditions auxquelles je ne me soumettrai jamais. Il semble qu’il y ait un agenda visant à limiter la liberté de voyager, surtout lorsque la population locale est programmée pour voir les autres comme une menace. Je suis heureuse d’avoir fait l’expérience du piège de la matrice du voyage et je sais donc au fond de moi que le vrai voyage est à l’intérieur de nous-mêmes.
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