Nous vivons dans un monde à la toxicité croissante. Nombreux d’entre nous sommes appelés à adopter des approches radicales pour aider nos corps à se dégager de leurs humeurs chargées et à relancer nos systèmes. De nos jours, il est très rare que notre système digestif trouve le repos. Si dans la nature, le jeûne est une pratique adoptée spontanément par tout animal malade, si les enfants ne réclament pas de nourriture lorsqu’ils sont souffrants, l’homme s’est tant éloigné de l’intelligence naturelle des choses qu’il en a oublié la pratique ancestrale du jeûne.
La logique d’un jeûne vise l’élimination de l’obstruction et de l’acidité qui encombrent le corps, notamment la plaque de déchets qui couvre nos tubes digestifs. Jeûner permet d’allouer l’énergie que demande la digestion en faveur de l’optimalisation du système nerveux et d’un processus de nettoyage et de reconstruction de nos tissus. Le corps s’attelle à son travail de correction de terrain et mobilise ses ressources en énergie vitale pour un travail d’épuration. C’est l’état même du vivant en l’absence de perturbations externes: un système vivant laissé à lui-même revient à l’homéostasie.
Par où commencer ?
Contrairement aux idées reçues, le jeûne peut très bien être entrepris sans supervision; le tout étant de procéder de manière graduelle en observant les lois de causes et d’effets. C’est surtout lors de la phase de reprise alimentaire qu’il est important d’être vigilant aux compulsions qui risqueraient de choquer l’organisme et provoquer des effets inconfortables (notamment des nausées et des gonflements). Chacun pourra trouver un défi accessible et une formule qui répondra aux impératifs de la vie quotidienne: jeûne à l’eau, jeûne sec, jeûne intermittent (entre 12 et 18 heures sans nourriture solide quotidiennement, et accessoirement sans boire ce qui en fera un jeûne intermittent sec), jeûne aux fruits frais entiers (par exemple une monodiète aux raisins noirs), jeûne au jus de fruits frais (notamment pastèques, oranges ou citrons) ou encore jeûne au jus de raisins pasteurisé et citrons.
Comment ça marche ?
Ce que j’ai pu directement observer est que durant le jeûne, le corps se débarrasse de l’obstruction qui vit dans ses tissus et commence à éliminer les cellules malades ou celles qui ne fonctionnent pas bien dans le corps. Le corps dispose de son énergie pour se nettoyer lui-même: les maladies proviennent de la constipation interne et consistent en une masse inconnue, pourrie et fermentée de matières dans le corps humain.
Mon expérience des 3 dernières années m’a fait comprendre qu’il existe beaucoup de mythes à déconstruire autour du jeûne et de la nutrition. Par exemple, la capacité épurative du corps n’est pas augmentée avec l’eau. Cependant, l’eau dilue les acides et donc la toxicité. Surcharger les reins avec trop de liquide les empêchent de remplir leur fonction première: la filtration des déchets lymphatiques, dont une urine trouble renseignera la présence. Si nous avons tant soif, c’est parce que nos corps sont en feu à cause d’un régime alimentaire déshydratant qui obstrue la vitalité de nos cellules. Au moins on boira, au plus le jeûne sera efficace. L’eau est un solvant et peut augmenter le processus de purification si les reins fonctionnent bien, ce qui est synonyme de filtration des déchets lymphatiques. De par mon expérience personnelle, j’ai appris à boire seulement autant que mon corps le réquisitionne et à ne pas noyer mon système sous les liquides. Le fait que le corps soit surmené face aux liquides que nous ingérons est dû aux nombreux dysfonctionnements auxquels il est confronté, notamment la faiblesse du système endocrinien. Le corps pourra de mieux en mieux gérer ces liquides avec le temps.
Deuxième idée préconçue : le jeûne n’est pas un état de faiblesse, le métabolisme se trouve augmenté, même si la capacité physique peut parfois être réduite ou si des crises de détoxication peuvent surgir. Bien que physiquement, le corps se trouve parfois affaibli, sur le plan spirituel, c’est une expérience très enrichissante et fortifiante même s’il y a aussi des passages à vide. Souvent nos émonctoires peinent à remplir leurs fonctions, il faudra de la patience et du temps pour les régénérer. Au cours d’un jeûne, tisanes, herbes, décoctions de plantes sont de grandes alliés. Jeûner c’est l’occasion d’explorer un monde sans nourriture: pratiques de respiration yogique, yoga, musique, massages, drainage lymphatique, sauna, qi gong, danse. Au plus on peut se reposer, au plus le jeûne sera détoxifiant.
Préparer un jeûne moyen ou long
Avant d’entamer un jeûne, opérer une descente alimentaire progressive au cours de la semaine antérieure aidera grandement à la stabilité du processus: cigarettes, alcools, excitants, produits laitiers, nourriture industrielle, viande jusqu’à ne plus consommer que des légumes, des fruits, des soupes et des jus. Si possible, le colon sera lavé au début et en cours de jeûne (lavement à domicile avec de l’eau filtrée plus le jus d’1/2 citron ou une tasse de décoction de plantes digestives).
Si quelqu’un m’avait dit que le jeûne ferait partie de ma réalité quotidienne il y a 2 ans, je ne l’aurais pas cru. L’idée de passer un jour sans nourriture solide me faisait peur. J’appris peu à peu à quel point nous utilisons la nourriture pour calmer, contenir ou étouffer nos émotions. Dans mon parcours, le processus a été progressif. Mon premier jeûne fut un jeûne de 5 jours à l’eau en septembre 2017. A l’époque, je réalisai que je trouverai toujours des excuses pour ne pas jeûner car le problème de base restera le même: une peur viscérale d’être sans apport solide de nourriture pendant plus de 24 heures. Me rendant compte que je souhaitais braver ce conditionnement mental, je me lançai un défi. L’expérience fût éprouvante car le jeûne à l’eau est assez radical, surtout étant donné l’état de toxicité de nos organismes aujourd’hui (pétrochimie, maquillage, produits cosmétiques, pesticides, poisons alimentaires, pollution): étourdissements, sensations de faim, frissons, baisse de tension, réduction du rythme cardiaque, perte musculaire, souffle court, crampes, douleurs dans le bas du dos. Ce premier jeûne fut le plus éprouvant. Il fut aussi l’occasion de me défaire de mon conditionnement au café.
Quelques mois plus tard, je commençai à m’informer sur la désintoxication cellulaire et à apporter des simplifications à mon alimentation pour tendre vers les fruits et les légumes. Je commençai à constater des signes de détoxification, notamment signalée par du mucus remontant des poumons ou coulant au fond de la gorge, mon acné commença à disparaître pour de bon alors que la fonction de mes reins se relança peu à peu, notamment via la filtration des déchets lymphatiques. Ce n’est que 6 mois plus tard que j’entamai mon premier jeûne long avec un protocole de jus de raisins pasteurisé et de jus de citrons, des teintures de plantes, des décoctions pour les reins, un mélange de charbon-psyllium et argile, des périodes de jeûne sec et des lavements. Alors qu’il ne reçoit que du sucre simple sans aucun apport nutritif, le corps traverse une expérience acide qui cependant l’aide à aller mieux. Les obstructions sont purgées de manière contrôlée pendant que l’esprit effectue une plongée dans les profondeurs de l’inconscient. Après avoir fait l’expérience plusieurs fois de ce protocole au cours d’une année, mon corps ne pouvait plus imaginer d’avaler d’avantage de jus de raisin en bouteille. J’ai donc établi mon propre protocole, que j’ai pu respecter pendant plus de 60 jours de jeûne liquide, en commençant par des jus de fruits jusqu’à ce que je ne puisse plus en boire, souvent dans l’après-midi, puis des jus de légumes (en veillant généralement à filtrer le jus pour éviter que des morceaux solides ne soient encore présents), occasionnellement un bouillon de légumes et de l’eau de coco, parfois un thé à la banane, une limonade maison ou d’autres formes d’infusions. J’ajoute également de la camomille dans les 3 ou 4 litres d’eau distillée prévue pour le lavement (tous les 2 jours) et le jus d’un demi-citron. Je pratique également chaque jour le jeûne sec intermittent de 21 heures à midi et un jeûne sec hebdomadaire de 33 à 36 heures.
Intégration et bénéfices
Jeûner, c’est retrouver le luxe d’avoir du temps devant soi. Cela a été l’une des décisions les plus enrichissantes que j’ai prises pour moi-même. Je découvris que le jeûne, ce n’est pas une histoire de restriction mais bien une phase d’expansion, de vigilance et de connexion à soi. Les sens sont exacerbés, l’intuition aiguisée, la clarté affûtée et le corps moins engourdi. Le jeûne est un voyage de déprogrammation des croyances. Dans mon cas, cela s’est reflété dans le monde matériel par du rangement, de la simplification de mon espace de vie, de mes possessions physiques et dans mes relations, un retour à l’essentiel et à la simplicité. Très sensible aux fragrances des produits cosmétiques, je raffinai encore plus mes choix.
Lorsque l’on revient à la nourriture solide, la phase d’intégration, au moins aussi longue que le jeûne si pas équivalente au double de sa durée, a toute son importance. La reprise alimentaire idéale se fait par étapes: jus de fruits frais, fruits frais entiers, compotes maison, bouillons, puis soupes et gaspachos non assaisonnés (notamment avec fruits-légumes tels que les tomates, poivrons, aubergines, concombres et courgettes, les légumes crus demandant plus d’énergie digestive que les légumes cuits) seront l’idéal pour relancer la digestion. C’est l’occasion de ne pas reprendre des habitudes alimentaires que l’on a envie de laisser de côté. Les aliments plus complexes seront introduits progressivement pour observer comment le corps y réagit à présent. La détoxification en effet permet au corps de retrouver ses réactions initiales vis-à-vis de chaque aliment et nous permet d’entretenir une relation plus consciente, attentive et respectueuse avec la nourriture.
Protocole au jus de raisins pasteurisé
Mon premier long jeûne liquide a duré 42 jours et depuis, il y a eu une douzaine d’autres longs jeûnes. Le premier protocole que j’ai suivi était composé de jus de raisins pasteurisé, de teintures à base de plantes, de fenêtres de jeûnes secs quotidiens et hebdomadaires et de lavements. Comme le jus pasteurisé est cuit (mort), il n’y a pas d’enzymes et la digestion n’est pas activée; le jus est absorbé au niveau de l’estomac. C’est un moyen efficace de purger les obstructions et beaucoup de choses ont été évacuées par les bougies auriculaires (mes reins n’avaient pas encore recommencé à filtrer). Le jus cuit se situe du côté acide tandis que les jus frais seront du côté alcalin (c’est la raison pour laquelle ils ont ma préférence à présent). Le jus de raisin avec du jus de citrons ont un fort effet pour remuer les vieilles choses incrustées et aident les reins à restaurer leur fonction originelle de filtrage.
Faire face à la peur de passer une journée sans nourriture solide
L’idée d’être sans nourriture solide pendant ne serait-ce qu’une journée était vraiment effrayante pour moi. Mon esprit appréhendait cela en termes de restriction. Seule l’expérience m’a amenée à comprendre qu’un jeûne est une grande phase d’expansion, suivie d’une intégration, d’une contraction. Auparavant, j’avais entendu les expériences d’autres personnes sur le jeûne, mais je n’arrivais pas vraiment à saisir et à comprendre ce qu’était cette expérience. Je n’en comprenais pas le cheminement, ni les merveilles, ni la façon dont elle aide à modifier la réalité intérieure. Un (long) jeûne est une mise à niveau majeure qui prend du temps (des semaines) à intégrer. C’est comme une plongée profonde dans un trou d’informations, une expérience à grande vitesse. La logique d’un jeûne sera différente de la logique de la nutrition: il ne s’agira pas dès lors de fournir des nutriments de la plus haute qualité.
Un jeûne au jus de fruits frais (qui contient des enzymes) sera une expérience différente. Pour le protocole cuit, tous les jus pasteurisés (cuits pendant 9 minutes) de baies rouges et foncées (raisin, grenade, cerise, myrtilles, pastèque, canneberges) peuvent être utilisés avec ½ citron, orange ou pamplemousse pour 1,5 litre. On donne à l’organisme des sucres simples (et zéro nutrition) donc il se concentre sur le déversement intégral de ses déchets. La plaque mucoïde toxique dans notre tube digestif, faite de vieilles matières fécales séchées, de parasites, d’agents pathogènes, de toxines et d’émotions, est détachée par les effets forts du jus de raisin. Il est recommandé de boire à petites gorgées pour éviter les pics de glycémie. Les fenêtres de jeûne sec contribuent à rendre le jeûne plus puissant : le jeûne sec est la forme la plus élevée de guérison et est profondément régénérant au niveau cellulaire. De plus, ce type de protocole aide au nettoyage du système lymphatique.
Une fois par jour, je prenais des teintures à base de plantes. Pendant mon premier jeûne, j’ai pu faire avec le “pudding” (sous forme de liquide, de gelée solidifiée, cuite ou encapsulée), un mélange d’argile bentonite, de charbon de bois et de psyllium, qui mène les déchets vers la sortie et veille à ce qu’ils ne soient pas absorbés dans le sang. Plus tard, il me serait impossible d’avaler ce mélange. Je faisais un lavement pendant la fenêtre humide avec une eau à température du corps et idéalement, de l’eau distillée avec le jus d’un demi-citron pour un meilleur effet d’extraction du mucus et une influence anti-candida et parasites, une cuillère à soupe de bicarbonate pour calmer les acides excessifs, une cuillère à soupe de poudre de chlorella pour alcaliniser et calmer les intestins. On peut également dissoudre des capsules de probiotiques dans l’eau du lavement pour un apport rapide de probiotiques, même si, en fin de compte, notre flore intestinale s’équilibre et se reconstruit au fur et à mesure que nous retrouvons l’équilibre en modifiant notre terrain interne. La désintoxication est un engagement important en termes de temps et d’énergie ; elle devient un mode de vie.
Mon premier masterfast: travail de nettoyage souterrain
L’année 2018 a été une année tendant vers l’ascétisme, pour créer de l’espace pour me reconnecter à mon propre champ énergétique et me concentrer sur la prise de conscience de ce qui est à moi et de ce qui ne l’est pas. De fin août à début octobre 2018, j’ai vécu mon premier long jeûne qui a duré 42 jours. Il m’a fallu plus de 3 mois pour l’intégrer et en ressentir les bienfaits sur le plan physique mais aussi émotionnel, psychique et multidimensionnel. Pendant ce jeûne, j’ai eu le plus de difficultés entre le 16ème et le 20ème jour, lorsque je fus prise dans mes pensées à l’idée que je n’étais même pas à mi-chemin; mon esprit s’était impliqué dans le processus. Pendant quelques jours, j’ai mangé quelques dattes et je me suis même offerte une assiette de courgettes crues (qui se sont révélées extrêmement difficiles à digérer, j’ai appris par expérience la quantité d’énergie digestive requise pour les légumes crus). Comme ma déshydratation remontait à la surface, j’appréciais de boire de temps à autre de l’eau de coco, après les périodes de jeûnes secs hebdomadaires de 36 heures. Au début, j’avais l’impression que certains jours étaient vraiment longs. Tout le temps passé à préparer ou à nettoyer la vaisselle, à faire les courses, à digérer ou à éliminer était disponible pour autre chose. Je me sentais plus souveraine de mon temps, mais tout cela me semblait parfois trop intense et trop long. Tous mes sens étaient exacerbés.
Assez rapidement, mon système nerveux a commencé à m’informer très nettement quand je me trouvais en situation traumatique et abusive. J’ai ressenti le besoin de faire le vide et j’ai passé en revue toutes mes affaires : à peu près chaque objet dans chaque pièce de la maison, salle de bain, cuisine, salon et chambres. J’ai donné des boîtes et des boîtes de vêtements, de livres, de vieux objets. J’ai également été submergée par la fréquence de certains vieux meubles massifs et j’ai simplifié l’espace pour une meilleure circulation de l’énergie. Je suis tombée sur de beaux meubles d’occasion. J’ai investi dans les produits les plus organiques et naturels que j’ai pu trouver pour les savons, j’ai jeté les suppléments inutiles qui s’adressaient aux symptômes. Je suis devenue très sensible à la fréquence des produits : crèmes, shampooings, savons pour le corps et j’en utilisais un minimum sur moi. J’ai jeté les crèmes de beauté dont je n’étais pas sûre et le vernis à ongles; j’ai commencé à utiliser une huile naturelle pour les ongles.
Sortie de jeûne
Je suis sortie du jeûne en finissant par un jeûne sec de 43 heures, presque 2 jours! Je frissonnais de sentir l’énergie circuler dans mon corps. Le retour à la nourriture ne me hantait pas, au contraire. J’étais aux portes d’éprouver une certaine satisfaction à avoir perdu plusieurs kilos. Pendant 2 jours, je mangeai des mangues et des fruits qui n’étaient pas biologiques et qui n’étaient pas du tout savoureux. De plus, les fruits ne m’appelaient pas vraiment comme le faisaient les tomates et les graines germées: un appel à la reminéralisation. Je découvris alors une ferme biologique inconnue à 20 minutes de chez moi. C’était une caverne d’Alibaba; la magie était omniprésente, faire les courses fût une expérience sensorielle autour des légumes verts savoureux cultivés localement et biologiquement, des poivrons rouges et des aromates. Il devint encore plus important de me sustenter d’une nourriture qui avait été cultivée avec amour et soin, je pouvais littéralement goûter cet amour via tous mes sens. Pendant plusieurs semaines, je préparai mes jus avec encore plus de soin et d’amour. C’était un festin et très certainement la meilleure fête à laquelle j’avais participé depuis un bon moment. Mon premier bouillon de légumes était divin après tant de goût sucré. Pendant 3 jours, tout me parut incroyablement bon. Je m’assurais que je me consacrais entièrement à mes repas. Ce fut progressif, je ne mélangeais pas trop d’ingrédients au cours d’un même repas, laissant 30 minutes ou une heure entre chaque petit repas, ne mélangeant pas trop de choses en même temps dans mon estomac, mangeant un fruit à la fois (une chose que je n’avais jamais pu faire auparavant). Je commençai à porter attention aux combinaisons de fruits déconseillées et j’observais les réactions de mon corps. J’avais des fringales pour des choses salées (fromage, pois chiches) mais je les tenais à l’écart, en essayant de les satisfaire avec des sels naturels tels que des tomates séchées ou des algues. Après 6 jours et une digestion qui me fatiguait beaucoup, je m’engageais à manger une alimentation sans mucus pendant 2 à 3 mois, ce qui facilita grandement l’intégration du jeûne. La réactivation de la fonction digestive me demandait beaucoup d’énergie. Je remarquai que je sentais plus clairement dans mon plexus solaire quand quelque chose ou quelqu’un n’était pas aligné. Il me fallut 3 mois pour intégrer 42 jours de jeûne et atteindre à nouveau un niveau de digestion décent.
Mon deuxième jeûne long suivi d’un jeûne hybride: puissant en termes d’élimination d’obstructions
Fin février 2019, je savourai mes derniers repas solides. Durant une semaine, je me permis un peu plus d’exploration aventurière sans avoir peur de freiner la détoxication, car je savais que j’étais sur le point d’entamer un nouveau jeûne. Pour donner le coup d’envoi d’un jeûne moins radical, je jeûnai sec pendant 40 heures. Au cours de ce jeûne-ci, il arriva que je me prépare un bouillon de temps en temps ou de consommer du jus de tomates lors de longs voyages en voiture où il me fallait un peu “atterrir” pour continuer la conduite. Entre deux réalités alors que je voyageais et rentrais chez moi, mon esprit n’eut pas la chance de construire une histoire à propos du manque. Le frigo était vide. Ce jeûne fut plus facile à naviguer. Il me fut nécessaire de fréquemment avoir recours aux bougies d’oreilles pour éviter que mes oreilles ne se trouvent bouchées. Mon côlon évacuait de la matière noire. Je nettoyai une partie de ma cave au cours de ce nouveau processus. À la fin du jeûne, je m’arrêtai dans un magasin de plantes et de fleurs pour y acheter une douzaine de nouvelles amies végétales et je redécorai l’une des chambres de la maison.
Le contexte dans lequel je revins à l’alimentation solide fut d’être en contact avec l’énergie d’amitiés toxiques autour de moi. Après 3 semaines de retour à la nourriture, je me sentais dans le brouillard et abrutie. Je décidai de jeûner à nouveau et c’était ma première expérience d’un jeûne hybride, comprenant des repas aux fruits et du jus de fruits frais. Ma motivation était différente cette fois-ci: je voulais comprendre les émotions que je traversais, l’anxiété, les peurs et les déclencheurs des dernières semaines et je voulais aussi sortir des limbes en ce qui concernait mes projets qui stagnaient depuis des mois. Le jeûne hybride dura 2 semaines et m’aida à intégrer et à relancer la digestion progressivement. L’hydratation des fruits contribua à rendre l’expérience plus agréable. Cependant, pendant quelques semaines, il me fut difficile de me tenir à mes fenêtres de jeûne sec et je perdis l’habitude et la rigueur disciplinée. Il faut des années pour que le corps s’hydrate au niveau cellulaire. La plupart des gens ont soif parce que le corps se trouve hors d’équilibre à cause d’un régime alimentaire toxique et déshydratant. Le régime américain standard obstrue le corps et nuit à l’hydratation et à la vitalité des cellules. Les gens ressentent le besoin de boire pour calmer l’acidité et diluer la toxicité. Cependant, l’eau n’hydrate pas le corps. Au contraire, elle a tendance à alourdir le travail des reins, dont la fonction première est de filtrer les déchets lymphatiques. Idéalement, les reins filtrent les obstructions en excès du système lymphatique et les évacuent hors du corps par l’urine. Cependant, lorsque les reins sont obstrués, le sang et la lymphe se remplissent d’obstructions qui peuvent commencer à sortir à travers la peau (un autre organe d’élimination) sous la forme de boutons, éruptions cutanées, eczéma, psoriasis. Cela signifie simplement que sous la peau, le liquide est obstrué par des obstructions car les reins et les intestins sont obstrués. Fondamentalement, lorsque les reins sont bloqués, tout le corps devient obstrué. Plus il y a de sédiments dans l’urine, plus il y a d’obstruction qui sort du corps. Une urine claire indique que les reins ne filtrent pas (c’est-à-dire que les reins sont bouchés). Après quelques semaines de rééducation, je me suis aventurée à goûter des chips de patates douces (avec de l’huile) et mon cerveau s’alluma de toutes parts d’une manière difficilement gérable et je réalisai alors la dépendance aux graisses et l’effet qu’elles produisent. Je pouvais mieux ressentir l’effet de dépendance provoqué par chaque aliment. Je remarquai aussi les effets des épices qui sont stimulantes.
L’intégration des périodes de jeûne
Jeûner m’aide à être moins coupée de mon corps, à me reconnecter à mes sens engourdis, à redécouvrir le plaisir de chaque bouchée de nourriture. Il existe très peu de modèles de ce à quoi ressemble la santé. Le jeûne me montre également comment affronter et traverser mes émotions, observer mes pensées et scanner les motifs cachés derrière chaque action et chaque pensée. Cela m’aide à pacifier ma relation avec la nourriture et à réaliser que je ne savais même pas à quel point cette relation était complexe. Le jeûne a été l’une des décisions les plus enrichissantes que j’ai prises pour moi-même, simple et claire. Ce processus me montre le chemin, me révélant quand je manque d’ancrage ou lorsque je suis dissociée de mon corps. Je deviens plus forte dans ma psyché, la clarté apportée n’a pas de prix et les messages que m’envoie mon corps sont sans appel.
A partir de la mi-2019, mon corps refusa tout simplement le jus de raisin pasteurisé et je repris et continuai le jeûne liquide avec du jus de fruits frais, surtout des agrumes pressées (oranges, citrons et mandarines) et des ananas, des pommes et des kiwis avec un peu d’eau distillée, d’eau de coco et de sève de bouleau. J’obtins des résultats similaires, combiné avec des fenêtres de jeûne sec. Je suis partisane d’être à l’écoute du corps, de ne pas le forcer à suivre un protocole qui ne lui convient pas et surtout de revenir à ma propre guidance intuitive qui dépasse de loin les résultats que je peux obtenir avec des protocoles mis au point par d’autres, surtout lorsqu’il s’agit de mouvements qui sont également imprégnés d’un certain degré de honte et de culpabilité et qui n’encouragent pas la souveraineté personnelle. Il y a un temps pour tout et je passe à de nouveaux chapitres de mon chemin de guérison.
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